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Pollution & coronavirus : Une amélioration de la qualité de l'air

ville chinoise en proie à la pollution

Si le virus COVID-19 est probablement la pire crise sanitaire de cette décennie, celle-ci a néanmoins permis de mettre en exergue certains effets positifs de la décroissance, en particulier sur l’environnement. La qualité de l’air est nettement meilleure dans les métropoles et à l’échelle de la planète, les résultats sont spectaculaires en à peine quelques jours.

Amélioration de la qualité de l’air, diminution spectaculaire des N0x

Presque à l’arrêt depuis de nombreux jours, l’économie mondiale souffre de cette crise. Les usines sont à l’arrêt, les voitures ne circulent plus, tout comme les avions ou les bateaux de croisière. Autant de secteurs extrêmement polluants, pratiquement du jour au lendemain à l’arrêt, forcé par l’avancée de ce virus dévastateur.

Vous en avez peut-être entendu parler entre deux informations anxiogènes, cette crise a aussi ses effets bénéfiques. Comme l’on pouvait s’y attendre avec plus d’1 milliards d’individus confinés, la qualité de l’air s’est nettement améliorée, s’en est presque spectaculaire. L’association de surveillance de la qualité de l’air à Paris (airparif) a observé une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% avec notamment une baisse de 60% des émissions d’oxyde d’azote.

Encore plus spectaculaire, en Chine, connu pour être le plus gros pollueur au monde, la quantité de Dioxyde d'azote, principalement émis par les industries (centrales à charbon) et les moteurs à combustion a chuté. Le N0² passe ainsi de plus de 500 micromole/m² dans les grosses métropoles chinoises (Beijing, Hong-kong …) à un seuil inférieur à 125 µmol/m², soit 4 à 5 fois inférieur à la normale.

carte des émissions de dioxydes d'azote avant et après la crise du virus

Rappelons notamment que le N0² (dioxyde d’azote) est l’un des principaux polluants de l’atmosphère, responsable des pluies acides et de la contamination des eaux.

Selon Carbon Brief, la chine a réduit ses émissions d’environ ¼, ce qui résulterait à une économie d’environ 200 millions de tonnes de C0² ; simplement colossal.

Une amélioration de courte durée, qui doit nous faire prendre conscience de notre impact sur l’environnement. Quelques jours, quelques semaines ont suffi à donner un peu de répit à notre écosystème. Il est triste d’en arriver à des extrêmes de ce type ou un virus mortel et dévastateur est nécessaire pour effectuer des « tests » grandeur nature. Cette crise nous a prouvé une chose, il est possible de diminuer la pollution de l’air.

Selon de nombreux scientifiques, La diminution de la pollution atmosphérique pourrait avoir sauvé plus de vies que le virus n’en a pris. Le nombre de décès liés à la pollution en chine est en effet estimé à plus d’1 million / an.

Particules fines et extra-fines vecteurs des virus ?

représentation 3D du virus Covid-19Selon plusieurs études, dont une parue récemment à la suite de l’épidémie que nous connaissons, il existerait un lien de cause à effet entre la quantité de particules fines et la propagation des virus. Cette piste possible est étudiée depuis de nombreuses années, mais n’a pas encore été validée par la communauté scientifique.

La théorie étant que certains virus respiratoires peuvent prendre une forme différente et pourraient ainsi s’agréger à des particules fines, polluantes de l’air pendant quelques heures et ainsi contaminer les individus par ce biais.

Si tout ceci reste à l’état de suppositions, la pollution de l’air est en revanche bel et bien responsable de nombreux décès et de pathologies fragilisant les voies respiratoires, nous rendant ainsi plus vulnérables aux virus comme le Covid-19.

Une trêve de courte durée ?

Les économies ont déjà prévues de mettre les bouchées doubles en relançant certaines industries fossiles ou encore des plans de soutien à des secteurs extrêmement polluants, en particulier celui du transport aérien. La période de répit que nous avons connu pourrait bien s’évaporer aussi vite qu’elle est arrivée, aggravant ainsi la situation de plus belle.

Plusieurs pays risquent d’utiliser la carte de la relance économique pour se défiler de leurs engagements écologiques, remettant en cause le Green new deal visant à investir dans des énergies décarbonées. Comme si l’économie et la vie de leurs concitoyens importait peu face à la croissance, aux chiffres ! Une stratégie, fondatrice de notre société actuelle qui n’a que faire des considérations autres que la poursuite de la croissance, toujours plus de croissance et de démesure…

Ayons cependant foi qu'une vaste prise de conscience aura lieu, nous permettant d'avoir le recul nécessaire sur la situation pour en tirer les enseignements.